Nous t’expliquons tout sur les inégalités salariales entre hommes et femmes en France. Les causes de cette situation, et les mesures prises pour promouvoir l'égalité salariale.
Imagine que tu travailles dur jusqu'à 11h25 ce lundi 6 novembre, et qu’ensuite, tu ne reçoives plus de salaire pour le reste de l'année ! Tu ne rêves pas, c’est bien le quotidien d’un bon nombre de femme selon la newsletter féministe “Les Glorieuses” qui a obtenu ce constat selon plusieurs données que nous aborderons par la suite. En 2021, l'écart de salaire entre hommes et femmes était de 15,4 %, soit près de deux mois de travail non rémunéré.
Et tu dois bien avoir en tête que c’est encore pire pour les femmes racisées, c’est-à-dire celles appartenant à un groupe humain qui a été catégorisé comme autre (Noir.e., Asiatiques, Juif.ve.s, Arabes, musulman.e.s…).
Pour ces femmes, c’est la double peine. Lorsqu’une femme blanche “travaille gratuitement” à partir du lundi 6 novembre, pour les femmes racisées on peut remonter beaucoup plus tôt. Mais impossible d’avoir des chiffres précis en France. Les statistiques relatives à “l’origine ethnique ou la race” sont jugées anticonstitutionnelles*.
Cependant, si l’on regarde aux États-Unis, les femmes noires gagnent 38 % de moins que les hommes blancs, et 21 % de moins que les femmes blanches, révèle une étude. À titre de comparaison, lorsqu'un homme blanc gagne un dollar, une femme noire touche seulement 69 centimes. Si l’on reporte ces données, à notre pays, les femmes noires auraient dû arrêter de travailler dès le mois de juin, soit cinq mois avant leurs homologues blanches.
"En France, la division sexuelle et raciale du travail est très profonde. Des personnes sont assignées à un certain type d’emploi”, relève la responsable syndicale Tiziri Kandi. Elle fait ici allusion au métiers du “nettoyage” souvent sous-payé et destiné aux femmes racisées.
*Anticonstitutionnelle : on emploie ce mot lorsqu’une action, une pratique, n'est pas conforme à l'ensemble des lois d’un état. Retiens bien ce mot, il peut te rapporter gros lors d’une partie de Scrabble !
Cette date et cette heure symbolique ont été calculées à partir de statistiques européennes sur l'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France. Seulement, à travail égal et poste comparable, l'écart salarial entre les hommes et les femmes diminue considérablement pour atteindre seulement 4,3 %.
Cependant, il est important de noter que des facteurs tels que l'ancienneté dans l'entreprise, le niveau de diplôme et l'expérience professionnelle ne sont pas pris en compte dans ce calcul. Or, ces éléments jouent un rôle essentiel dans le calcul de la rémunération d'un salarié.
Si l'on prend en compte le nombre d'heures travaillées, cet écart peut même dépasser les 25 %. La raison ? Les femmes sont quatre fois plus nombreuses à travailler à temps partiel, que ce soit par choix ou par nécessité. De plus, elles sont plus souvent en CDD, ce qui peut entraîner des périodes de revenus plus bas, selon le ministère du Travail.
L'écart salarial entre hommes et femmes s’explique notamment par cette "barrière" vers les postes de direction. Ainsi, seule une personne sur cinq des 1 % des salariés les mieux rémunérés du privé est une femme.
L’autre coupable derrière cet écart salarial, c'est la présence de bas salaires dans des métiers où les femmes sont en majorité, comme les infirmières, aides-soignantes ou assistantes maternelles. À titre d’exemple, 95 % des secrétaires sont des femmes.
Cet écart salarial peut aussi être attribué à l'impact de la vie familiale, selon Béatrice Lestic en charge de ce dossier à la CFDT. Trop souvent, le salaire des femmes commence à diminuer, par rapport à celui des hommes, dès la naissance de leur premier enfant. Un phénomène étudié par l'Américaine Claudia Goldin, récemment récompensée par le Prix Nobel d'économie%2C%20%C3%A9conomiste%20du%20d%C3%A9veloppement.).
Alors que beaucoup de travail reste à accomplir, soulignons deux avancées importantes cette année en matière de transparence salariale. Reste tout de même à mesurer l’efficacité de ces mesures.
Selon un arrêt de la Cour de cassation*, une salariée a désormais le droit de demander la communication des bulletins de paie de salariés masculins qui occupe le même poste. Cette mesure permettra à la salarié de veiller au respect de l’égalité salariale.
*La Cour de cassation est la plus haute instance de l’ordre judiciaire. Elle vérifie si les lois sont bien conformes aux règles de droit d’autres juridictions comme la cour d’appel par exemple.
La Première ministre Élisabeth Borne a proposé de créer “**[un nouvel index](https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F35103#:~:text=Les points sont attribués aux,ou à 2 personnes près.&text=pour les entreprises de 50,avec celui de l'augmentation.)**”* d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes l’année prochaine. Celui-ci aura pour but d'anticiper et de mesurer les changements à venir. L'index actuel, instauré en 2018, est destiné à être publié par toutes les entreprises de plus de 50 salariés pour évaluer leur engagement en matière d'égalité professionnelle.
*L’index est un document noté sur 100 pour évaluer chaque entreprise sur un thème donné. En l’occurrence, l’index sur l’égalité professionnel mesure, via 5 indicateurs, les écarts de salaires entre homme et femme.
Imagine que tu travailles dur jusqu'à 11h25 ce lundi 6 novembre, et qu’ensuite, tu ne reçoives plus de salaire pour le reste de l'année ! Tu ne rêves pas, c’est bien le quotidien d’un bon nombre de femme selon la newsletter féministe “Les Glorieuses” qui a obtenu ce constat selon plusieurs données que nous aborderons par la suite. En 2021, l'écart de salaire entre hommes et femmes était de 15,4 %, soit près de deux mois de travail non rémunéré.
Et tu dois bien avoir en tête que c’est encore pire pour les femmes racisées, c’est-à-dire celles appartenant à un groupe humain qui a été catégorisé comme autre (Noir.e., Asiatiques, Juif.ve.s, Arabes, musulman.e.s…).
Pour ces femmes, c’est la double peine. Lorsqu’une femme blanche “travaille gratuitement” à partir du lundi 6 novembre, pour les femmes racisées on peut remonter beaucoup plus tôt. Mais impossible d’avoir des chiffres précis en France. Les statistiques relatives à “l’origine ethnique ou la race” sont jugées anticonstitutionnelles*.
Cependant, si l’on regarde aux États-Unis, les femmes noires gagnent 38 % de moins que les hommes blancs, et 21 % de moins que les femmes blanches, révèle une étude. À titre de comparaison, lorsqu'un homme blanc gagne un dollar, une femme noire touche seulement 69 centimes. Si l’on reporte ces données, à notre pays, les femmes noires auraient dû arrêter de travailler dès le mois de juin, soit cinq mois avant leurs homologues blanches.
"En France, la division sexuelle et raciale du travail est très profonde. Des personnes sont assignées à un certain type d’emploi”, relève la responsable syndicale Tiziri Kandi. Elle fait ici allusion au métiers du “nettoyage” souvent sous-payé et destiné aux femmes racisées.
*Anticonstitutionnelle : on emploie ce mot lorsqu’une action, une pratique, n'est pas conforme à l'ensemble des lois d’un état. Retiens bien ce mot, il peut te rapporter gros lors d’une partie de Scrabble !
Cette date et cette heure symbolique ont été calculées à partir de statistiques européennes sur l'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France. Seulement, à travail égal et poste comparable, l'écart salarial entre les hommes et les femmes diminue considérablement pour atteindre seulement 4,3 %.
Cependant, il est important de noter que des facteurs tels que l'ancienneté dans l'entreprise, le niveau de diplôme et l'expérience professionnelle ne sont pas pris en compte dans ce calcul. Or, ces éléments jouent un rôle essentiel dans le calcul de la rémunération d'un salarié.
Si l'on prend en compte le nombre d'heures travaillées, cet écart peut même dépasser les 25 %. La raison ? Les femmes sont quatre fois plus nombreuses à travailler à temps partiel, que ce soit par choix ou par nécessité. De plus, elles sont plus souvent en CDD, ce qui peut entraîner des périodes de revenus plus bas, selon le ministère du Travail.
L'écart salarial entre hommes et femmes s’explique notamment par cette "barrière" vers les postes de direction. Ainsi, seule une personne sur cinq des 1 % des salariés les mieux rémunérés du privé est une femme.
L’autre coupable derrière cet écart salarial, c'est la présence de bas salaires dans des métiers où les femmes sont en majorité, comme les infirmières, aides-soignantes ou assistantes maternelles. À titre d’exemple, 95 % des secrétaires sont des femmes.
Cet écart salarial peut aussi être attribué à l'impact de la vie familiale, selon Béatrice Lestic en charge de ce dossier à la CFDT. Trop souvent, le salaire des femmes commence à diminuer, par rapport à celui des hommes, dès la naissance de leur premier enfant. Un phénomène étudié par l'Américaine Claudia Goldin, récemment récompensée par le Prix Nobel d'économie%2C%20%C3%A9conomiste%20du%20d%C3%A9veloppement.).
Alors que beaucoup de travail reste à accomplir, soulignons deux avancées importantes cette année en matière de transparence salariale. Reste tout de même à mesurer l’efficacité de ces mesures.
Selon un arrêt de la Cour de cassation*, une salariée a désormais le droit de demander la communication des bulletins de paie de salariés masculins qui occupe le même poste. Cette mesure permettra à la salarié de veiller au respect de l’égalité salariale.
*La Cour de cassation est la plus haute instance de l’ordre judiciaire. Elle vérifie si les lois sont bien conformes aux règles de droit d’autres juridictions comme la cour d’appel par exemple.
La Première ministre Élisabeth Borne a proposé de créer “**[un nouvel index](https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F35103#:~:text=Les points sont attribués aux,ou à 2 personnes près.&text=pour les entreprises de 50,avec celui de l'augmentation.)**”* d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes l’année prochaine. Celui-ci aura pour but d'anticiper et de mesurer les changements à venir. L'index actuel, instauré en 2018, est destiné à être publié par toutes les entreprises de plus de 50 salariés pour évaluer leur engagement en matière d'égalité professionnelle.
*L’index est un document noté sur 100 pour évaluer chaque entreprise sur un thème donné. En l’occurrence, l’index sur l’égalité professionnel mesure, via 5 indicateurs, les écarts de salaires entre homme et femme.