Les dessous du financement de la Statue de la Liberté

Dans les années 1870, le sculpteur français Auguste Bartholdi a lancé une collecte de fonds pour construire un projet hors-norme symbolisant l’amitié franco-américaine en commémoration de leur alliance durant la Guerre d’Indépendance.

À l’origine, le projet de construire une statut extrêmement coûteuse érigée sur le sol américain peine à séduire les français qui traversent une guerre franco-prussienne dévastatrice. De plus, le gouvernement américain de l’époque n’a pas répondu à l’appel à l’aide de Napoléon III afin de s’allier dans la guerre en Europe.

Il fallut attendre une deuxième campagne de financement, qui fut majoritairement impulsée par les grandes fortunes de l’époque ainsi que l’influence prépondérante de la presse. La Statue de la Liberté a finalement pu être érigée, devenant ainsi un symbole de liberté et d'espoir pour des générations à venir.

Une campagne de financement a été lancée des deux côtés de l'Atlantique pour recueillir les fonds nécessaires à la construction de la statue et à son transport jusqu'à New York. Les américains ont pu découvrir le bras tenant la torche mais aussi les coulisses de l’avancée des travaux lors d’une grande exposition organisée en 1876 en Philadelphie pour célébrer les 100 ans de l’indépendance. Cet événement rencontra un franc succès, plus de 10 millions d’américains s’empressent pour apercevoir ce qui deviendra quelques années plus tard l’un de leur symbole.

Des milliers de personnes ont contribué, allant des citoyens ordinaires aux personnalités célèbres et aux politiciens de l'époque. Mais la classe aisée de la société américaine ne voyait pas d’un très bon œil ce “cadeau”. Les grosses fortunes voyaient dans cette offrande une façon pour les Français de recevoir quelque chose en échange. De plus, la liberté en France est directement associée à la Révolution Française, vu comme sanglante par bon nombre de citoyens du nouveau continent.

Il fallut attendre l’influence du grand magnat de la presse américaine, Joseph Pulitzer, pour personnifier cette statut comme le progrès d’une nation toute entière. À force de matraquage marketing, la classe moyenne adopte inconsciemment un projet jamais réalisé auparavant. La levée de fonds atteint plus de 100 000$, cette somme finança le socle et une partie de la statut.

La stratégie de Bartholdi pour financer le reste de son projet est plutôt simple mais elle s’avéra terriblement efficace. Il contacta la presse française et fit paraître une série d’articles encourageant les parisiens ainsi que tous les français à se rendre dans les ateliers Monduits pour assister à la construction de la statue. Le peuple français se prend de passion pour une réalisation française qui pulvérisera tous les records.

Il exposa les bras et la tête de la Statut de la Liberté lors de l’exposition universelle de 1878 aux Champs-Élysées. Mais ce n’est pas tout… Bartholdi est un marketer de génie, il fit éditer des tonnes de produits dérivés : cartes postales, images et une série de diapositives de la statue dans la baie de New-York, une technique archi novatrice pour l’époque où le cinéma n'avait pas encore été inventé et qui permettaient aux spectateurs de vivre une expérience hors du commun.

Une loterie nationale est organisée avec des lots d’exception : peintures, œuvres d’arts. Encore ici, l’initiative rencontre un franc succès, plus de 200 000 $ sont récoltés.

Grâce à la générosité du peuple, la Statue de la Liberté a pu être construite et érigée sur son piédestal à New York, devenant ainsi un symbole universel de liberté, d'espoir et de démocratie. Elle continue d'inspirer des millions de personnes à travers le monde, rappelant l'importance des valeurs fondamentales telles que la liberté et la tolérance.

Aujourd'hui, la Statue de la Liberté est bien plus qu'un monument. C'est un témoignage de la capacité de l'humanité à se rassembler pour réaliser de grandes choses, un rappel de l'importance de la solidarité et de l'engagement envers des valeurs fédératrices.